2013-02 - Star Up n°179

De Indo-Wiki


Star Up n°179
février 2013

Infos

  • Nom du média : Star Up n°179
  • Type : Magazine Mensuel Gratuit (édité par "Prélude et Fugue")
  • Date de parution : février 2013
  • Origine : France
  • Langue : Française
  • Format : 17,5 x 27 cm
  • Nbr de Page : 32 pages

Concernant Indochine

  • Photo et cité en courverture.
  • Double page sur Indochine. Star Up imagine la Famille rêvée pour Nicola Sirkis et son groupe.

Galerie

Retranscription

DE RETOUR AVEC UN ALBUM INSPIRÉ, L'UN DES PLUS VIEUX GROUPES FRANÇAIS EN ACTIVITÉ RÉCONCILIE ROCK, ÉLECTRO, ROMANTISME ET NOIRCEUR AVEC BLACK CITY PARADE. ON A IMAGINÉ, POUR NICOLA SIRKIS ET SON GROUPE, UNE FAMILLE RÊVÉE… > FLORENCE RAJON


LA GRAND-MÈRE Marguerite Duras (1914-1996)

« Nous lui devons le nom du groupe : Indochine. Et nous l’avons conservé malgré les maisons de disques qui, si elles voulaient bien nous signer, nous incitaient à en changer : « Et pourquoi pas Algérie française ? » raillaient-elles. J’ai découvert Marguerite Duras, une de mes influences majeures, à l’âge de 17 ans. Son approche de la sexualité, le caractère charnel de son écriture, la richesse musicale de son langage m’enchantaient. J’avais le sentiment qu’elle s’adressait à moi. J’aimais aussi les photos prises d’elle, jeune : petit bout de femme sexy d’un mètre cinquante qui m’évoquait Louise Brooks. »

(Madame Figaro, 14 janvier 2012)


LE PÈRE J.D. Salinger (1919-2010)

« Salinger a une telle place en moi, comme pour beaucoup d’adolescents. Ce qu’il écrit, c’est ma blessure, la sortie du monde de l’enfance, la perte de l’innocence. Une désillusion inguérissable. Fêlures qui deviennent de plus en plus violentes quand on grandit… J’ai lu et aimé L’Attrape-cœurs, mais aussi Indochine « Mon pessimisme me permet de vivre et mes désillusions sur la nature humaine me donnent la force d’essayer. » Un jour rêvé pour le poisson banane », confiait Nicola Sirkis à la journaliste et romancière Agnès Michaud (1). Le romancier américain a directement inspiré la chansons « Des fleurs pour Salinger ».


LA MÈRE Sylvia Plath (1932-1963)

« Sylvia Plath, que c’est beau, mais que sa vie a été dure… À 5 ans elle a dit à sa mère, quand son père est mort, qu’elle ne parlerait plus jamais à Dieu. À 5 ans ! Mon pessimisme me permet de vivre et mes désillusions sur la nature humaine me donnent la force d’essayer, non pas le bonheur qui est pour moi souvent impudique, mais d’être un peu mieux par ici. Même si je n’y arrive pas tous les jours… Mais attention j’aime bien rire quand même ! Ce serait génial de mourir de rire, non ? » (Paris Match, 20 juin 2010).


LE GRAND FRÈRE David Bowie (1947-)

« Ça n’étonnera personne, mais l’ambiguïté sexuelle de Bowie, son côté androgyne me ravissaient. Bowie s’habillait en femme et imposait un rock glam. Dans ma classe, 70% des élèves écoutaient Genesis ou Yes, les autres une variété française où ni Jacques Higelin ni Renaud n’avaient encore vraiment fait leur apparition. Bowie possédait quelque chose d’animal. » (Madame Figaro, 14 janvier 2012)


LA GRANDE SŒUR Patti Smith (1946-)

« Quand Patti Smith est arrivée, ça a été un détonateur, cette pochette en noir et blanc et puis cet album, ce rock littéraire » (1)


LA SŒUR FÂCHÉE Mylène Farmer (1961-)

Ils ont survécu aux années 80, sont toujours fascinés par le sexe, la mort, plaident pour la différence et peuvent compter sur le soutien quasi-inconditionnel de leurs fans. Les parcours d’Indochine et de Mylène comptent beaucoup de similitudes, même si Nicola Sirkis n’a pas toujours été tendre avec la chanteuse…


LES PETITS FRÈRES Lescop

Contrairement à Aline, qui nie l’influence d’Indochine (voir cidessous), Lescop assume cette filiation, allant jusqu’à composer un titre du nouvel album, comme il nous le confiait en septembre 2012 : « J'ai écrit une chanson sur ces filles qui font la circulation en Corée du Nord. C’est absurde car il y a très peu de voitures à Pyongyang, c’est trop pauvre… Je ne voyais personne d’autre que Nicola Sirkis pour chanter ça. Ça lui va comme un gant, ça correspond à son esthétique. Il y a l’Asie, le côté dictature… je me suis éclaté à écrire pour lui. » Aline « On nous a beaucoup comparés à Indochine parce que l’on utilise une boîte à rythmes. C’est lié au chant en français. Pour nos compatriotes qui n’ont pas de culture musicale, ça fait tout de suite penser à Indochine. Et, hélas, ils ne cherchent pas plus loin. » (Evene.fr, 31 décembre 2012)


LES COUSINS AMÉRICAINS Trent Reznor et Marilyn Manson

Influences indus particulièrement perceptibles dans la période Paradize (2002) du groupe, musicalement, mais aussi dans son look gothique.


LES COUSINS ANGLAIS

Depeche Mode On sent l’influence du trio anglais sur le nouvel album : des chansons électro pop fédératrices. Reste que Nicola Sirkis a toujours été attiré par les mêmes thèmes que Martin Gore (le sexe, la culture de masse…) et les deux groupes ont commencé à peu près à la même époque (1979 pour les Anglais, 81 pour les Français).


L'AMI IMAGINAIRE Peter Pan

« Ça ne me gêne pas (qu'on le compare à Peter Pan,ndlr). Même si je ne suis pas un adulescent. Je ne regarde pas Casimir ou Ma Sorcière Bien-Aimée, en pleurant ou en mangeant des Haribos. Je suis un artiste et un père de famille responsable. Je n’ai pas la nostalgie de mon enfance. On vous promet que dans le monde adulte, tout sera raisonnable. Tout y est déraisonnable. Tant mieux si des ados se sentent en phase avec ce que j’écris. Après tout, je n’ai que 30 ans avec Indochine ! » (Gala, 20 mars 2010). (1) Kissing My Songs de Nicola Sirkis et Agnès Michaud (Flammarion, 2011)


EN CONCERT >

Indochine débutera sa tournée le 21 février au Zénith de Nancy. > Une ou deux dates sont envisagées au Stade de France en 2014.


L’ALBUM

Une ouverture électro rock indus, un texte de Mireille Havet (auteure née en 1898, amie de Cocteau et des surréalistes) lu par Valérie Rouzeau (poétesse et traductrice, entre autres, de Sylvia Plath) donne le ton à l’album : « Nos maîtres sont morts… » Black City Parade est un album d’hymnes poprock électro élégants riches, imposants, mais sans lourdeur. Une belle synthèse de leur longue carrière pensée par Oli de Sat et Nicola Sirkis et inspirée par les grandes villes dans lesquelles le duo a séjourné : New York, Tokyo, Paris, Berlin ou encore Bruxelles : « Car dans chaque ville, de nuit ou de jour, c’est la parade de la comédie humaine. Il y a les bons et les méchants, des riches et des pauvres, des gens heureux ou tristes, des vivants et des morts-vivants, des naissances et des enterrements, du bruit ou des silences, des colères ou des joies, des souffrances et de l’amour, du sexe et du contre sexe, de l’homophobie et du racisme, de l’art et des monuments, des religions et des diables. Tous ces sentiments et instants de vie, réunis sur quelques km 2, la ville ou la vie cosmopolite », peut-on lire dans le communiqué de sa maison de disque. Trente ans plus tard, sans jamais trahir son passé, Indochine semble au sommet de sa forme. Black City Parade > SONY MUSIC