2011-01 - Infra Rouge n°132

De Indo-Wiki
Infra Rouge n°132
janvier 2011

Infos

  • Nom du média : Infra Rouge n°132
  • Type : Magazine gratuit
  • Date de parution : janvier 2011
  • Origine : France
  • Langue : Française
  • Distribution : ...
  • Format : 27 x 34,4 cm
  • Nbr de page : 28 pages

Concernant Indochine

  • Photo et cité en couverture "Rencontre Indochine Label aventure de Nicola sirkis".
  • 2 pages d'Interview de Nicola Sirkis.

Galerie

Retranscription

A la une

Nicola Sirkis, éternel « indolescent »

A l’occasion de leurs 30 ans de carrière et de la sortie du DVD « Putain de Stade de France », Indochine revient sur le devant de la scène, pour quelques concerts exceptionnels. Rencontre avec Nicola Sirkis, aussi emblématique qu’énigmatique.

Par Hervé Prouteau.


Pardon, mais juste pour comprendre… Pourquoi avoir retiré le « s » à la fin de « Nicola » … ?

C’est un accident d’imprimerie que j’ai conservé. En fait, au moment de la sortie de notre premier album, quelqu’un a fait l’erreur chez BMG, notre maison de disque allemande. J’ai sauvé sa tête en conservant cette erreur involontaire… (rires)


Quelle est la question qu’on vous pose trop souvent ?

Houla ! Alors, avec celle que vous venez de me poser, c’est souvent « pourquoi Indochine ? » et aussi maintenant beaucoup : « Comment faites-vous pour ne pas faire votre âge ? »


Après tant d’années, de succès, de concerts, et une petite traversée du désert, vous êtes vraiment un aventurier ?

Si on considère cette passion comme une jungle, effectivement, je suis un aventurier ! (rires) C’est un combat, il faut se débrouiller. Surtout pour durer 30 ans ! Mais bon… Je ne mérite aucune médaille, ce n’est quand même pas un exploit, ce n’est que de la musique.


Et qu’avez-vous demandé à la Lune qu’elle ait exaucée ?

Rien ! Même le Stade de France en juin dernier, c’était ni un rêve ni un plan de carrière. J’ai parfois prié pour sauver des proches, mais ça n’a pas marché. Et je n’ai jamais rien demandé à la Lune !


Avec qui auriez-vous vraiment rêvé de passer 3 nuits par semaine ?

Marguerite Duras, Sylvia Plath et Salinger… Je sais, ce n’est pas hyper glamour, mais c’est vrai !


Le truc qui vous agace dans l’univers de la musique ?

Le manque d’humilité, et l’hypocrisie. Les effets de la comédie humaine, mais c’est sans doute valable dans tous les secteurs !


Face à vous-même, quelle est la question que vous fuyez parfois ?

Ces 30 ans m’auront appris à essayer d’être juste. A savoir dire « oui » ou « non ». Mais c’est dur d’annoncer à sa fille que le Père Noël n’existe plus ! Ça ne m’empêche d’ailleurs pas d’avoir toujours quelques angoisses récurrentes. Celle de la page blanche, de la séparation, de la forme physique… D’une certaine façon, on est rentrés dans les ordres il y a trente ans !


Justement, la forme, c’est vraiment le fond qui remonte à la surface ?

C’est la question que va essayer de résoudre Marie Drucker dans notre projet commun… (elle va réaliser un documentaire sur Indochine,ndlr). Pourquoi, à mon âge, suis-je encore comme ça ? (rires)


Je tiens très bien une maison. Ça a l’air de vous surprendre, mais je préfère vivre très normalement pour mieux parler « anormalement » dans mes chansons.


Vous sentez-vous éternellement jeune, le rock et la musique c’est comme le froid, ça conserve ?

C’est plutôt la passion qui conserve ! Je suis un miraculé, pourvu que ça dure ! Jacques Dutronc dit que j’ai passé un pacte avec le diable…(rires)


Une qualité qu’on vous prête à tort ?

On me croit souvent plus fort que je ne suis. Souvent, je fais face uniquement parce que tout le monde m’attend…


Un gros défaut ou des lacunes ?

Mais dans tous les domaines mon cher ! A part sur la vie en société et sur la morale, où je n’ai pas de leçons à recevoir.


Qui ne pourrait-on pas vous soupçonner d’apprécier ou d’admirer ?

Certaines chansons de Britney Spears ! Je n’aime pas le genre « Brassens », j’aime plutôt Kathleen Ferrier (« An ordinary diva »). Et puis dans un autre registre, je ne le connaissais pas bien, mais je me suis surpris à être triste de la disparition de Georges Frêche. Exclu de son parti, décédé dans son bureau, est-il mort heureux ? Pourtant, je trouvais certains de ses propos super violents.


Une rencontre professionnelle qui ne s’est toujours pas faite ?

Tous les gens que j’admire sont morts ! Mais j’ai eu la chance de rencontrer Gainsbourg, Dutronc, Patti Smith…


Un moment particulièrement loupé ? Concert, tournage, promo ?

Le clip de Gainsbourg justement, pour notre chanson « Tes yeux noirs », mais j’assume. Je me suis laissé éblouir par sa gentillesse. Résultat, c’est le clip nul d’une super chanson ! Mais tout le monde a le droit de se planter. La faute de mauvais goût, c’est de l’avoir laissé sortir…


Un hasard qui vous a bluffé ?

D’être encore là aujourd’hui ! Mais surtout d’avoir rencontré Dominique puis d’avoir monté Indochine…


Que dit-on de vous de peu flatteur que vous oseriez nous répéter ?

Principalement… que je chante faux ! Parfois, je dérape, c’est évident mais qui ne dérape pas ?


Un succès qui vous laisse plus que perplexe ?

Les succès électoraux. Vous remarquerez que les personnes qui réussissent à se faire élire sont de bien meilleurs candidats que présidents ensuite. C’est aussi bien valable pour Sarkozy qu’Obama. Pour arriver au pouvoir, il faut séduire… or je crois qu’il faut dire la vérité !


Un « talent » qu’on ne vous connaît pas encore ?

Mais j’ai plein de ressources ! (rires) Je tiens très bien une maison. Ca a l’air de vous surprendre, mais je préfère vivre très normalement pour mieux parler « anormalement » dans mes chansons.


Où ne risque-t-on vraiment pas de vous croiser ?

A l’Elysée !


Un bruit qui vous rassure ?

Celui de la machine à laver. Ca veut dire que tout fonctionne dans la maison. La buanderie a toujours été ma pièce préférée.


Quel est le défaut typiquement féminin que vous trouvez charmant ?

Il n’y a ni défaut typiquement féminin, ni défaut typiquement masculin. Le défaut que je n’aime pas trop, c’est la séduction permanente.


Une guerre ou un combat que vous regrettez de ne pas avoir mené ?

La guerre de 40 ! Avoir le courage de s’engager à 16 ou 18 ans, fallait le faire. Il n’y a pas eu beaucoup de Jean Moulin ! Aurais-je eu ce courage ? Je n’en sais rien.


J’espérai que vous me diriez l’Indochine…

(rires)…


Une fille canon qui fait craquer tous vos potes sauf vous ?

Dans le groupe, ils aiment tous les filles avec des gros seins… moi, j’ai toujours préféré les filles plus masculines.


Un politique qui sort du lot ?

Eva Joly.


De quoi avez-vous peur de manquer parfois, à part de temps ?

Il n’y a que ça, le temps nous est compté. J’ai peur de rater la marche !


A qui diriez-vous « oui », presque sans réfléchir ?

A un metteur en scène d’art contemporain qui me demanderait de faire la musique de son spectacle.


Une phrase ou expression qui vous résume bien ?

« Allez hop ! » ou « Anyway… What ever ».


A votre avis, mieux vaut croire en soi qu’en Dieu ?

Croire en soi c’est un peu orgueilleux. Aujourd’hui, la plus grande liberté, c’est de croire en ce qu’on fait.